"C’est quoi une couleur, comment ça marche?" Fastoche comme question, "c’est heuu, ben une couleur c’est heuuuu… de toute façon moi je peint tout en rouge, jaune et bleue !"
Si nous commençons par cette partie plus théorique sur les couleurs, c’est bien sûr que la peinture de figurine ne se limite pas à faire un joli dégradé. C’est aussi une affaire d’ambiance, de personnalité, de vie. Tout cela passe par le choix des couleurs.
Vous pourrez mettre en pratique ces notions au fur et à mesure des articles suivants et bien intégrer cet aspect théorique qui peut paraitre complexe au début.
..... Théorie sur la Couleur .....
1- Comment aborder la couleur, l'acquisition d’une “conscience” colorée.Si la plus grande partie des paragraphes qui vont suivre est une présentation rationnelle et presque scientifique de la couleur, ne perdez pas de vue que l’approche pratique de la peinture prend bien plus en compte le côté sensible du peintre.
La première chose à faire est de se débarrasser de ses préjugés et de regarder autour de soi avec un œil nouveau. L’observation est une des clés de la réussite.
De quelle couleur est un arbre ? Le sens commun vous dicte un “Marron et vert, c’est une évidence !” Implacable… Pourtant en regardant par ma fenêtre, je vois un arbre au tronc gris clair et au feuillage vert de gris très froid, un autre au tronc gris chaud foncé et au feuillage presque violet et encore plus loin je vois un feuillage vert/jaune …
Observez autour de vous, les métaux, les tissus, les fourrures des animaux… Cela parait tout simple, et pourtant on regarde toutes ces choses sans les voir. Faites un petit effort d’observation et d’analyse et vous vous ouvrirez un univers coloré infiniment plus riche que le traditionnel rouge vif accolé à un bleu primaire que vous dicte l’inconscient collectif.
Bon, maintenant que tu as ouvert tes chakras mon frère, on va pouvoir passer à la théorie en elle même. Attention. Dans un souci de simplification et de clarté, nous ne nous attarderons pas forcément sur tous les détails pratiques ou sur certaines exceptions.
2- Définition d’une CouleurUne couleur est définie par trois données : sa teinte, sa clarté (ou valeur) et sa saturation.
La teinte est la notion la plus facile à comprendre. Nous nous demandons par là si cette couleur est plutôt verte, rouge, orange etc...
La clarté est aussi plutôt simple à appréhender. Nous nous demandons si la couleur est plutôt claire ou plutôt foncée.
Avec ces deux donnée nous avons déjà pas mal d’informations, nous savons, par exemple, que nous regardons un rouge foncé ou un bleu clair, mais il nous manque encore une information pour accéder à toute l’étendue de la gamme des couleurs.... la saturation.
La saturation est le concept le plus "dur" à comprendre. Une couleur saturée est une couleur “vive” alors qu’une couleur désaturée est une couleur “terne”, qui se rapproche du gris.
Nous verrons plus loin qu’il est crucial de savoir utiliser le concept de saturation pour créer des harmonies colorées ou pour ombrer une couleur par exemple.
On peut désaturer une couleur que l’on trouve trop vive de trois façons :
En y mélangeant du Noir ou du blanc (mais attention, cela fait aussi varier sa clarté).
En y mélangeant du gris de même clarté.
En y mélangeant sa couleur complémentaire (voir plus loin).
3- le cercle chromatiqueLe cercle chromatique est un outil indispensable à la compréhension du fonctionnement des mélanges de couleurs de leur association.
Le cercle chromatique le plus basique indique les teintes des couleurs (présentation en cercle simple). Des cercles plus élaborés présente aussi en plus une information de clarté ou de saturation (présentation en disque) voir des trois en même temps (présentation en sphère ou cylindre).
Pour composer un cercle chromatique, on pose tout d’abord les couleurs primaires. Les couleurs primaires sont les couleurs que l’on ne peut pas obtenir par mélange et à partir desquelles on peut obtenir toutes les autres couleurs. Elles sont trois : le jaune primaire, le bleu cyan et le rouge magenta (attention, nous parlons ici de peinture, les couleurs de vos écrans de télévisions ou d’ordinateurs ne sont pas des pigments mais des lumières, donc ne confondez pas. Les couleurs primaires en lumière sont le rouge le vert et le bleu et ne se plies pas aux mêmes règles).
On dispose ensuite chaque couleur secondaire à côté des deux couleurs primaires à partir desquelles elles ont été obtenues.
Les couleurs secondaires sont les couleurs composées par mélange de deux primaires. Elles sont trois : le orange (mélange de jaune et de rouge), le violet (mélange de rouge et de bleu), et le vert (mélange de bleu et de jaune).
Nous pourrions aller plus loin en disposant les couleurs intermédiaires (obtenu en mélangeant une primaire et une secondaire) comme le jaune orangé par exemple, mais pas souci de simplification, nous nous arrêterons là.
Nous avons donc devant nous un outil nous permettant de comprendre comment obtenir ses couleurs par mélange, mais aussi de distinguer les couleurs froides et chaudes et les couleurs complémentaires.
Nous différencions les couleurs froides et chaudes en coupant en deux notre cercle. La moitié allant de vert à violet nous montre les couleurs froides. La moitié allant de rouge à jaune nous montre les couleurs chaudes.
Le vert est une couleur classée dans les couleurs froides mais on appelle souvent un vert tirant vers le jaune « un vert chaud » et un vert tirant vers le bleu « un vert froid ».
Notre cercle nous permet aussi de reconnaître en un coup d’œil les couleurs complémentaires...
Deux couleurs complémentaires sont deux couleurs opposées sur le cercle chromatique. Par exemple, le rouge et le vert ou le bleu et le orange.
La notion de couleur complémentaire est très importante. Comme nous l’avons vu plus haut, nous pouvons nous en servir pour désaturer les couleurs, ou comme nous le verrons plus bas, pour ombrer une couleur ou encore pour gérer un contraste coloré sur notre pièce.
N’hésitez pas à vous trouver un cercle chromatique et à l’imprimer pour l’avoir sous les yeux quand vous peignez.
(par exemple sur le site de Onirik :
http://anakron.on-web.fr/onirik/ )
4- les principaux contrastes colorésVoici une définition du mot contraste : Le contraste est une propriété visuelle qui permet de distinguer, dans une image, deux régions distinctes. Par exemple, dans une image en noir et blanc, un contraste fort est présent quand on a dans la même image des noirs très profonds et des blancs très éclatants. En revanche, on parle d’un contraste faible quand l’image est entièrement composée de gris très proches les uns des autres.
En peinture, on compte 7 contrastes colorés. Donc 7 manières d’obtenir un visuel fort et marquant sur sa figurine. On notera que certains de ces contrastes peuvent donner des effets plutôt violents, voir bariolés. A ces effets, nous préfèreront souvent des effets de contrastes plus subtiles (on revient à notre idée de “conscience colorée”).
* Contraste de la couleur pure en soi : Un contraste très violent est obtenu en utilisant des couleurs pures (à leur saturation maximale) côte à côte. C’est encore plus marquant lorsque l’on associe des couleurs primaires. Je pense que c’est un contraste à éviter le plus possible en raison du résultat bigarré obtenu… et, à mon avis, une erreur très commune.
* Contraste de clair obscur : Jouer sur la différence entre des zones très sombres et d’autres très claires est une bonne façon d’amener du contraste dans sa pièce. Cela peut être rendu par des ombres très profondes et des lumières très claires ou par des zones de clartés différentes (peau claire et vêtements foncés par exemple).
* Contraste simultané : Lorsque l’on pose un gris à côté d’une couleur saturée, ce gris parait être légèrement teinté de la complémentaire de cette couleur. Ce qui signifie que si on place un rouge à côté d’un gris neutre, il semblera froid, un peu verdâtre.
De la même façon une couleur froide parait plus froide posée à côté d’une couleur chaude et inversement. (Voir contraste “chaud/froid”)
* Contraste froid/chaud : La juxtaposition de couleurs chaudes et de couleurs froides crée un contraste fort. Intéressant, mais difficile à utiliser en gardant une harmonie de couleurs.
* Contraste de qualité : Une très bonne façon de faire ressortir des éléments particuliers sur sa figurine ou d’harmoniser certaine couleurs. Le contraste de qualité consiste à juxtaposer des couleurs saturées à des couleurs désaturées. Ce contraste existe seulement si les couleurs désaturées prédominent largement.
* Contraste de complémentaires : L’utilisation de couleurs complémentaires dans le même schéma crée un contraste très violent (rouge/vert ou jaune/violet...), très difficile à maitriser et à harmoniser. Bien utilisé, ce contraste peut donner une richesse et une profondeur inattendues à vos couleurs, ceci en gérant avec précaution la saturation de votre peinture et l’étendue des surfaces qu’occupe chacune des complémentaires. Mais attention, utilisées pures et en grande quantité, les complémentaires donneront à votre figurine autant de cachet que la façade d’une maison de bourgogne parée de ses plus beaux atours, nains de jardin et guirlandes clignotantes, pour les fêtes de Noël...
* Contraste de quantité : Vital à utiliser en combinaison avec certains autres contrastes, comme le contraste de complémentaire, de chaud/froid ou de qualité, il consiste à opposer de grandes surfaces peintes d’une couleur, d’une température ou d’une saturation donnée à de petites surfaces peintes d’une couleur très différente.
Tout cela peut vous sembler assez abstrait, donc voyons ensemble comment mettre en pratique toutes ces notions.